Parti pris
Parti pris

Parti pris

Jamais je n’aurais imaginé travailler pour un parti politique…

… mais me voilà « directeur du projet » des #Écologistes (ex-EELV)

J’ai beaucoup hésité. J’avais peur de perdre ma liberté et une parole poétique. En 2022, j’ai été candidat aux élections législatives. Ce monde ne m’était pas inconnu mais c’était une candidature d’ouverture. Je ne perdais pas mon lien avec la « société civile » et espérait me tenir à distance des politicailleries.

Mais un parti politique ? Presque tout le monde déteste les partis ! J’ai bossé dans le monde associatif. Côte de confiance ? 67 %. J’ai donné des cours à Sciences Po. Côté de confiance de la science ? 81 %. Et pour les partis politiques ? 16 % ! Même les banques font deux fois mieux… [source]. Autant se jeter dans la gueule du loup !

Bien sûr, face aux brûlures de notre temps, il faut des gens « à l’intérieur » pour faire bouger les choses ! Mais je me disais : « à d’autres de se taper le boulot et d’affronter les démons du pouvoir ».

Je souhaitais une halte, un répit mais j’ai aussi senti du désir tapi en moi. A l’heure où des milices néo-nazis patrouillent dans les rues, où les événements climatiques commencent leurs dévastations, j’ai le sentiment qu’il est juste de chercher l’espoir d’un monde juste et en paix où qu’il soit.

Aujourd’hui, « même le silence prend un sens redoutable (…) nous sommes embarqués dans la galère de notre temps. On doit s’y résigner même si cette galère sent le hareng, que les gardes-chiourmes y sont vraiment trop nombreux et que le cap est mal pris. Nous sommes en pleine mer. Nous devons ramer à notre tour, sans mourir, c’est-à-dire en continuant de vivre et de créer ». [discours d’Albert Camus à Uppsala légèrement modifié]

Et puis, ces derniers mois, j’ai rencontré des femmes et des hommes sincères, engagées, déterminées et souvent isolées qui s’engagent et se battent,. L’envie de se barrer en courant en souhaitant « bon courage ! » à celles et ceux qui restent a disparu. Je ne crois pas à l’héroïsme politique. Il n’y a ni femme, ni homme providentiel. N’en déplaise au cinéma médiatique, rien ne se fait seul. Les victoires et les défaites sont toujours collectives.

Alors j’ai décidé d’aller un temps, au cœur même du champ de bataille – alors que j’ai toujours préféré les forêts aux salles d’élection. Je rejoins #LesÉcologistes avec curiosité et lucidité, le cœur ouvert et l’esprit libre.

A suivre ! 🍃

[Image : Alberto Giacometti, Carton d’invitation pour le vernissage de l’exposition, Paris où était présenté « L’homme qui marche », 8 juin 1951]