Depuis quelques jours j’ai mal et ce mal vient de cette loi fétide contre l’immigration :
* la honte de maltraiter les étrangers, de séparer les amoureux qui vivent de part et d’autres d’une frontière ; la honte d’appauvrir des personnes qui n’arrivent déjà pas à se nourrir correctement, des personnes qui ont fuit leur pays pour venir se réfugier chez nous, pour étudier chez nous, pour travailler chez nous, des personnes qui lavent les vieux qu’on abandonne, qui nettoient nos rues ou qui créent du savoir, des entreprises, des associations, qui portent des sourires, de la culture et de la grandeur. Pour toutes celles et ceu là, notre pays proclame : « vous avez moins de droits que les autres » et un message : « vous n’avez rien à faire là ! »
* la rage contre le cynisme de ceux qui savent que cette loi ne réglera rien des problèmes réels (des passeurs en Libye, des marchands de sommeil, de la corruption et de la pauvreté). Pauvre monsieur Macron qui « assume » de lutter contre l’immigration clandestine en faisant adopter la préférence nationale sur les allocations logement ! Se croire président philosophe et finir agent commercial de sa propre forfaiture. Pauvres députés godillots qui votent de telles inepties. Pauvres de nous qui restons impuissants face à de tels mensonges !
* la peur – pas seulement des conséquences de cette loi, pas seulement de l’abîme ouvert par des gouvernants sans scrupules, pas seulement de 2027 – mais la peur du déchaînement des haines, du grand déballage des rancœurs, de la salissure des ressentiments qui font le lit des fascismes. Qui veut vivre dans un pays où grêle la violence ? Aujourd’hui, ce sont les étrangers. Hier et demain les juifs ou les musulmans. Et après-demain ?
Parfois, j’ai besoin de me remémorer cette évidence : la honte se canalise, la rage se transforme et la peur se surmonte. Par l’amitié fidèle, par l’humour frondeur, par l’hospitalité joyeuse, par l’humble courage et par l’indignation choisie. Mais aussi par l’action collective.
Déjà bruissent des initiatives. Certaines s’échoueront. D’autres grandiront. Si vous voulez en être, faites signes. Celles et ceux qui souhaitent vivre ensemble « libres et égaux en dignité et en droits » ont rendez-vous